Les autoroutes franciliennes
La voie auxiliaire du tronc-commun A4/A86
La voie auxiliaire du tronc commun A4/A86 a été aménagée en 2005 afin d’améliorer la fluidité du trafic sur cet axe particulièrement fréquenté. d'Ile-de-France. Située entre la jonction de l’autoroute A4 et l’échangeur de l’A86, elle permettait d’absorber une partie des flux de véhicules, de réduire les phénomènes de congestion aux heures de pointe et de faciliter les insertions et sorties.
Son activation aux heures de pointe était effectuée au moyen d'une séquence de signalisation lumineuse :
- cinq panneaux à message variable (P.M.V.) de deux lignes indiquaient en amont si la voie était ouverte ou fermée
- onze P.M.V. d'affectation de voie de deux lignes avec un pictogramme flèche orientée vers le bas lorsque la voie était ouverte, ou une flèche oblique orientée vers la gauche lorsque la voie était en cours de fermeture
- cinq panneaux de signalisation directionnelle incluant un signal d'affectation de voie avec un pictogramme flèche blanche orientée vers le bas, activé lorsque la voie était ouverte
Les panneaux directionnels, les P.M.V. ainsi que leurs portiques et potences ont été réalisés par le fabricant S.E.S. La signalisation directionnelle a été renouvelée en 2023, avec notamment la mise en conformité des indications de la rocade A86 avec des panneaux à fond vert. Le pictogramme lumineux flèche blanche de la voie auxiliaire a été conservé.
La signalisation dynamique de la voie auxiliaire était associée à des glissières mobiles d'affectation (G.M.A.), conçues par le fabricant Sodirel (groupe Somaro, aujourd'hui devenu Aximum). Ces G.M.A. étaient basées sur un séparateur de voie temporaire métallique en modules de 4 mètres rouges et blancs et assemblés entre eux pour former un ensemble de 80 mètres linéaires. L'ensemble de la G.M.A. était déplaçable par rotation autour d'un point d'ancrage fixe, ce qui permettait de neutraliser ou d'ouvrir la voie auxiliaire.
Les G.M.A. étaient en réalité le point faible du dispositif. Constituant un obstacle physique, une seule GM.A. hors-service paralysait l'ensemble de la voie auxiliaire. Plusieurs accidents impliquant une collision avec une G.M.A., associés à des vols de câbles, ont rendu la voie auxiliaire inactivable à de très nombreuses reprises.
Concernant la réglementation, la procédure de demande de signalisation expérimentale n'était pas encore en vigueur lorsque la voie auxiliaire du tronc commun A4/A86 est entrée en service en 2005. Ce n'est que par l'arrêté du 26 août 2016, soit 11 ans après la pose, que cette signalisation a été officiellement autorisée à être expérimentée. Cet arrêté défini les caractéristiques et conditions d'emploi de la signalisation horizontale et de la signalisation dynamique. Sa durée a été prolongée par l'arrêté du 6 septembre 2019.
Il est à noter que la glissière mobile d'affectation (G.M.A.) ne figure pas dans cet arrêté d'expérimentation, car elle a été instaurée dans la réglementation française par l'arrêté du 6 décembre 2011 sous le nom XK4.
Quel avenir pour cette voie auxiliaire ? Fermée depuis plusieurs années suite aux dysfonctionnements des G.M.A., sa remise en service a pourtant été évoquée à de nombreuses reprises, notamment par les élus locaux qui ont interpellé les pouvoirs publics à ce sujet. Son efficacité a été prouvée dans plusieurs rapports successifs des services de l'Etat, et son utilisation était plébiscitée par les usagers quotidien de cet axe très fréquenté.
En 2025, les glissières mobiles d'affectation ont toutes été déposées et remplacées par des glissières en béton armé. L'abandon des G.M.A. au sein du dispositif dynamique des voies auxiliaires a été recommandé dès 2017 par le CEREMA. En revanche, les autres P.M.V. ont tous été déposés, y compris les pictogrammes sur les panneaux directionnels, ce qui laisse à penser que la voie auxiliaire du tronc commun A4/A86 semble définitivement abandonnée.
Les vestiges de l'A1, à Saint Denis
Il ne restait plus qu'un seul exemplaire, étonnamment conservé par la DDE 93, puis par la DIRIF, des ensembles directionnels variables de l'autoroute A1, au niveau de Saint Denis. Il s'agit d'un panneau à prismes, indiquant l'accès à l'A1, en direction de Paris. Il était placé sur une double potence, sur laquelle un second ensemble était posé. Cette potence a malheureusement été déposée à l'été 2022 en raison des travaux de construction du nouveau centre aquatique de Saint Denis.
Il s'agit d'un exemplaire rarissime datant des années 1970, une époque où les panneaux à prismes étaient très souvent utilisés. Ils offraient une possibilité de modification dynamique des itinéraires, aujourd'hui avantageusement remplacés par les panneaux lumineux à LED. Difficile de dire ce qu'il se cache sur les autres faces des deux prismes qui le composent, et qui n'ont pas du pivoter depuis des dizaines d'années. Il était implanté aux côtés de nombreux autres équipements obsolètes et en état d'abandon : feux tricolores de régulation d'accès des années 1980, d'un panneau lumineux affichant un symbole sens interdit datant de 1997, de nombreuses armoires de commande, mais également de deux autres panneaux lumineux sens interdit datés de 2011, et d'une barrière automatique de fermeture d'accès. Il est probable que ces deux derniers équipements fonctionnent encore.
Autre équipement remarquable situé quelques mètres en amont de ce panneau à prismes, et qui témoigne, si ce n'est de la grande négligeance de l'entretien de cette portion d'autoroute francilienne, d'une volonté de ne pas déposer les équipements de signalisation anciens : un panneau déroulant. Il s'agit d'une technologie de signalisation variable, mise au point dans les années 1970. Le panneau est composé d'une toile sur laquelle est imprimée plusieurs symboles différents, ici des symboles d'interdiction. Cette toile est alors déroulée afin d'afficher le message souhaité, à la façon d'un panneau publicitaire à affiches déroulantes. Un exemplaire tout aussi rare et exceptionnel que le panneau directionnel à prismes situé derrière lui.