Sécurité Et Signalisation, communément appelée SES, a été fondé en 1957 à Drancy. Elle a débuté son activité en tant que fabricant de plaques minéralogiques. C'est en 1959 que SES débute la fabrication de panneaux de signalisation routière, tout d'abord de police, puis directionnels et enfin autoroutiers à partir de 1965. SES deviendra un fabricant incontournable au cours des années 1970, et aura une notoriété encore plus importante en France, mais aussi à l'étranger, à partir de 1980 avec la mise au point des premiers panneaux à message variable (PMV) électroniques. Une filiale aux Etats-Unis ouvrira en 1986.
SES est intégrée au groupe de BTP Colas en 1992, puis au sein du groupe Somaro en 1998 qui regroupe alors les activités de signalisation routière du groupe Colas. Au cours des années 2000, l'activité de SES va encore s'accroitre, notamment à l'international avec la fabrication de signalisation électronique. En 2005, 1500 PMV de fabrication SES sont en service dans le monde.
En 2006, le groupe Somaro revend SES à son directeur du pôle industries. Cela fait suite à l'éclatement de l'affaire dite du "cartel des panneaux", une importante affaire judiciaire d'entente sur les prix et de répartition des marchés publics entre plusieurs fabricants de signalisation français, dont SES a pris part de 1997 à 2006. Une première condamnation à 700 000€ d'amende a lieu en 2010.
En 2011, en grande difficulté financière suite à cette affaire, SES est placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Tours, et sera sauvée de justesse par le groupe Colas qui en rachète 65% des parts. En 2012, SES sera finalement condamnée en appel à 350 000€ d'amende. Le groupe Colas fini par reprendre la totalité de SES en 2013, et l'intègre de nouveau à son groupe spécialisé en signalisation, Aximum (ex-groupe Somaro). Un plan social et la fermeture de l'usine de Tours auront lieu en 2020.
Panneaux de police
Les premiers panneaux conçus par SES au début des années 1960 étaient réalisés en tôle peinte, ou en lave émaillée, des procédés courants pour l'époque. Pour des besoins de sécurité, certains panneaux, notamment ceux d'intersection et de priorité, étaient en aluminium recouverts d'un film réflectorisé.
En 1964, une gamme de panneaux autoroutiers de grandes dimensons réalisés en assemblage de lattes en aluminium a été brevetée, sur le même modèle que les panneaux directionnels. Ils étaient fixés sur deux supports droits ou courbés.
Parallèment à ces panneaux, SES concevait également dans les années 1970 et 1980 des panneaux rétro-éclairés sur la base d'un caisson en aluminium et d'une face avant en plexiglas. L'éclairage était assurée par des tubes fluorescents.
En 1978, un nouveau modèle de panneau de police est déposé. Il s'agit de panneaux en aluminium dont la fixation se fait latéralement par une pièce fixée sur la tranche.
Les panneaux de police conçus par SES ont évolué en 1985 avec la mise au point de la gamme Avantage : des panneaux en aluminium à dos ouvert sertis dont les rails de fixation sont intégrés dans le profil (certifications SP90 et SP91). Cette gamme est toujours fabriquée aujourd'hui.
La gamme Avantage a été déclinée en deux autres versions :
- Avantage Plus : panneau disposant de rails sur toute la largeur
- Avantage Renforcé : panneau renforcé pour les zones montagneuses
D'autres gammes de panneaux ont été mises au point par SES dans les années 1990 et 2000 :
- Séduction : panneau en aluminium à dos fermé dont les colliers de fixation sont apparents (certification SP85)
- Sesalys compact : panneau en PVC serti dans un profilé en aluminium dont les fixations se font latéralement dans les gorges du mât de fixation
- Sesalys traversant : panneau caissonné en aluminium fixé sur un mât traversant existant aussi en version renforcée à LED
- Bois : panneau en bois
Panneaux directionnels
La signalisation directionnelle a suivi la même évolution que les panneaux de police. Les premiers panneaux fabriqués par SES étaient réalisés en lave émaillée, puis en aluminium avec film réflectorisé.
Des panneaux aux dimensions plus importantes ont été produits à partir de 1965, destinés aux nationales et autoroutes. Ils étaient réalisés en lattes d'aluminium assemblées et recouvertes d'un film réflectorisé. Leur fixation se faisait sur des poutres en aluminium sur accotement, ou sur des portiques placés au dessus des voies de circulation. Certains pouvaient êtres équipés de dispositifs d'éclairage.
Parallèment à ces panneaux, SES concevait également des années 1960 à 1980 des panneaux rétro-éclairés sur la base d'un caisson en aluminium et d'une face avant en plexiglas. L'éclairage était assurée par des tubes fluorescents.
À partir des années 1980, SES a mis au point des panneaux directionnels en aluminium avec film rétroréflechissant à l'esthétique plus travaillée à destination des centre-ville :
- Touraine / Avantage : panneau en aluminium à dos ouvert (à partir de 1980)
- Cheverny / Séduction : panneau en aluminium à dos fermé
- Chenonceau : panneau caissonné en aluminium fixé sur mât traversant (à partir de 1978), existe aussi en version rétro-éclairée
La gamme Valançay est la version directionnelle de la gamme de panneaux de police Sesalys, apparue dans les années 1990. Les caissons sont en aluminium sur mât traversant et les couleurs sont personnalisables pour s'adapter aux centre-ville et aux lignes de mobilier urbain. La gamme Richelieu est la version rétro-éclairée de la gamme Valançay. D'aspect identique, seul la façe avant du panneau diffère, realisée en plexiglas.
Autres gammes de panneaux directionnels :
- Amboise : panneau de présignalisation des carrefours giratoires à dos fermé
- Bois : panneau en bois
- PAL : panneau de grande dimension à lattes fixés sur accotement, potence ou portique
Panneaux temporaires
En complément de ses gammes de panneaux permanents, SES a également conçu des panneaux temporaires, tout d'abord en acier émaillé, puis en aluminium jusque dans les années 1980.
Un panneau triflash a également été mis au point au début des années 1970 à destination des services de secours. Il se composait d'un panneau de danger sur lequel pouvait être placé un panonceau et de trois feux clignotants à lampe incandescente, le tout monté sur un châssis pliable. Une première version de 70 cm de haut a été commercialisée, puis une seconde d'1 m de haut sur demande de la gendarmerie nationale, avec deux tailles de panneau disponibles. Cette dernière version était transportée dans un étui.
Plus récemment, SES a conçu des panneaux temporaires de conception moderne, réalisés en aluminium avec film rétroréflechissant. À partir de 2006, la gamme de panneaux temporaires de SES a pris le nom de Boréal et s'est déclinée en deux versions :
• Boréal Acier : panneaux en acier (certification TP 01)
• Boréal Aluminium : panneaux en aluminium.
Les panneaux Boréal pouvaient être montés sur support pliable urbain I10, sur support routier V20, ou support autoroutier V21 et V30 (panneaux de grande dimension), ou V22 et V31 (panneaux de très grande dimension).
En 2012, SES a complété son offre de signalisation temporaire avec la mise au point d'un gamme complète de feux à LED nommée Ecoflash. Cette gamme se décline comme suit :
- triflash : ensemble de trois feux à LED pour panneau triangulaire
- biflash : ensemble de deux feux à LED intégrés à un panneau K8
- défilants : feux synchronisés sans fil pour balise K5c
- barre défilante : ensemble de 4 feux défilants synchronisés
Signalisation variable
SES a mis au point dès les années 1970 des panneaux à rideau déroulant dont le décor est imprimé sur une toile fixée sur un dérouleur motorisé. Cela permet d'avoir plusieurs panneaux en un, commandés à distance. Ce type de panneau n'est plus utilisé aujourd'hui.
En matière de signalisation directionnelle, SES a fabriqué dès les années 1970 des panneaux variables à prismes. Avec les panneaux à rideau, ils constituent les deux formes de signalisation mécanique disponibles à cette époque en France. Au minimum de deux, et pouvant aller jusqu'à une quinzaine, ces prismes sont de forme triangulaire et comportent sur chaque face un décor formant un panneau. Ils sont fixés sur un axe motorisé permettant de les faire pivoter et ainsi afficher des panneaux différents. Ils sont toujours employés aujourd'hui, principalement sur autoroute.
En 1974, SES a breveté un premier modèle de panneau lumineux à fibres optiques. Le décor du panneau est constitué de fibres optiques (points lumineux à source unique) sur fond noir. Lorsqu'il est éteint, le panneau est neutre. Lorsqu'il est allumé, il permet d'afficher alternativement plusieurs modèles de signaux. Cette technologie a été employée en signalisation routière jusqu'au milieu des années 1990.
Deux autres types de panneaux lumineux à affichage variable ont été mis au point par SES :
• Dans les années 1970, un caisson en aluminium dont le décor était réalisé par un panneau à ombre projetée
• Dans les années 1980, un panneau à message variable (P.M.V.) à pastilles magnétiques
C'est en 1984 que SES a mis au point le premier panneau à message variable (PMV) alphanumérique au monde à technologie fibres optiques, nommé Sylvia. Ce nouveau type de panneau lumineux à vocation autoroutière permet l'affichage de n'importe quel message-texte afin d'avertir les usagers d'un évènement d'exploitation. Plusieurs modèles de panneaux ont été fabriqués, de dimensions différentes.
Au milieu des années 1990, le concessionnaire autoroutier Sanef a développé le concept de panneau Trafic-Info. Il s'agit de panneaux à message variable implantés sur le terre-plein central des autoroutes et composé d'une zone supérieure d'affichage d'un pictogramme et de deux lignes de texte inférieures. Ce concept s'est pérénisé et existe toujours aujourd'hui avec des PMV conçus par SES, notamment sur les autoroutes A1 et A4.
Au début des années 2000, SES a poursuivi le développement des panneaux à message variable alphanumériques à LED, utilisés sur de nombreuses autoroutes en France, mais aussi à l'étranger via plusieurs filiales et distributeurs. En 2006, plus de 1500 P.M.V. SES étaient en service dans le monde (France, Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Luxembourg, Dubai...).
Au début des années 2010, une nouvelle génération de P.M.V. nommée Luminance a été conçue. La technologie des LED évoluant, la visibilité des messages affichés sur les panneaux a été accrue, notamment en plein soleil.
En 2010, SES a mis au point le premier P.M.V. autoroutier de pleine voie à énergie solaire, en collaboration avec l'Institut national pour l'énergie solaire (INES), et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Le premier exemplaire a été installé en septembre 2011 sur la R.N. 10 pour le compte de la DIR Atlantique.